Cette année l'édition du Printemps des poètes avait pour thème ''le désir''.
Voici donc, proposée par une lectrice de la médiathèque, une critique humoristique du dictionnaire sur fond de désir, évidemment...
Le dictionnaire et le désir
Un dictionnaire
pourrait nous dire, pompeusement, du haut de son étagère, que le désir n’est
pas n’importe quelle envie, qu’il est intense et durable. Il ne s’agit pas d’un
élément éphémère qui glisse sur l’individu. Le désir est intense et s’éprouve
dans le temps. Certes… mais le lecteur n’est pas très avancé… Au-delà de cette
définition scolaire et un peu abstraite du désir, le dictionnaire pourrait
avoir la délicatesse de nous fournir des exemples pour étayer ses propos. Le désir
est multiforme, soit. Mais plutôt que de disserter une énième fois sur le désir
amoureux, pourquoi le dictionnaire ne pourrait-il pas explorer une autre forme
de désir, le désir de vie ?
En ce matin embrumé,
chargé d’humidité et des odeurs de la nature, la vie est là. Le printemps est
arrivé. Indubitablement, indiscutablement. Les arbres bourgeonnent, le soleil
brille et les oiseaux chantent. Mais derrière ce cliché, si l’on tend bien
l’oreille, on devine la conversation des oiseaux. Se disputent-t-ils un
territoire pour construire leur nid en toute sécurité et veiller sur leur
famille ? Ou bien sont ils simplement en train d’organiser leur vie en
communauté après leur retour de migration ?
Plus subtilement, le
désir de vie est là. Malgré les tempêtes, les tsunamis, les crises, la vie
rejaillit sans cesse. Elle finit toujours par renaître après le passage de la
mort. Une forme de résurrection en somme. Ce désir de vie, cette pulsion de
vie, peu importe quels synonymes le dictionnaire lui trouve est viscéral et
inextinguible. Et c’est au printemps que le désir de vie se réveille et
explose. Il balaie tout sur son passage. Du plus simple microorganisme au plus
complexe mammifère, chaque être vivant est irradié par ce souffle de vie.
Impossible d’échapper à ses manifestations extérieures qui attisent tous nos
sens. Par ici des jonquilles qui éclairent nos pupilles, par là le chant des
rouges gorges qui chatouille nos oreilles ou encore l’odeur de la forêt humide
qui titille nos narines ! Sans oublier la rosée froide du matin qui
s’amuse à filer entre les doigts des enfants rieurs !
Parce qu’il coule dans nos veines, invisible, le désir de
vie donne à chacun, cette impulsion positive à l’approche du printemps. Mais
surtout, c’est cet instinct primaire qui nous fait avancer et nous guide quand
tout vacille. Le désir de vie est une formidable source d’espoir.
Voilà ce qu’aurait pu nous dire ce fainéant de dictionnaire s’il avait pris la peine de dépoussiérer ses pages !
Pascaline VIOLON 31/03/2021
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