« Je viens chercher Jean »
par la compagnie de La Trace
a été programmé à la médiathèque de
Chasseneuil
et en partenariat avec la salle de La Quintaine
dans le cadre de Voix de femmes.
Il y a plus de 10 ans le fils de Tania, une Ukrainienne émigrée en France à la fin de la Seconde Guerre mondiale, contacte la compagnie de La Trace afin qu’elle recueille la parole de sa maman.
Six heures
d’enregistrement et des jours de recherche, d’hésitations, d’essais :
prendre l’accent slave ? Réécrire le texte ? Comment retransmettre
cette parole sans la déformer ou la caricaturer ? Et finalement faire le
choix de la simplicité, de la sobriété : choisir les extraits, les
remettre dans l’ordre chronologique, reprendre les mots, les phrases sans rien modifier et
les dire, sans fioritures avec l’énergie et la force de vie de Tania.
Isabelle
Bouhet, conteuse, s’empare de ce témoignage avec force et simplicité. Elle nous
parle, nous fait vivre le parcours de Tania : son enfance en Ukraine et la
famine organisée par Staline, les années de travail en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, sa rencontre avec Jean qu’elle va épouser et
accompagner en France, les années de dur travail, l’apprentissage d’une
nouvelle langue, étudiant seule en écoutant sa fille,…
Christian Compagnon, tout en s’accompagnant de sa guitare, joue le rôle du fils
qui écoute, qui questionne et découvre cette histoire que sa mère a toujours
tue.
Et le public écoute avec lui, ne veut pas perdre une miette de ce témoignage qui émeut, bouleverse et interroge. Les spectateurs applaudissent et restent : besoin d’échanger avec les comédiens, d’en savoir encore plus sur Tania.
"Je viens chercher Jean" : un beau portrait de femme au courage exemplaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire